L'état de la criminalité financière en 2024
Téléchargez notre feuille de route pour l'année à venir, élaborée à partir d'une enquête menée auprès de 600 responsables de la conformité.
TéléchargezEn temps normal, l’année 2023 aurait été considérée comme une année chargée sur le plan géopolitique. Mais dans le sillage de l’invasion russe en Ukraine en février 2022 et des sanctions occidentales massives qui ont suivi, elle a semblé relativement calme en comparaison. Cependant, comme l’ont montré les événements à Gaza et en Israël à l’automne 2023, de nouvelles crises peuvent survenir rapidement.
C’est donc sous cet angle que nous explorons trois points chauds que les responsables de la conformité devraient surveiller en 2024.
La guerre en Ukraine devrait se poursuivre selon les paramètres actuels, c’est-à-dire avec de nouvelles offensives russes et contre-offensives ukrainiennes au printemps et à l’été.
Les développements les plus importants se produiront probablement en dehors du champ de bataille, avec les pays occidentaux qui font pression sur l’Ukraine pour qu’elle commence à envisager une certaine forme de négociation. L’évolution des environnements politiques nationaux a commencé à se faire sentir avec l’attention de l’opinion publique occidentale qui se détourne et la perspective d’un changement de leadership politique en Occident qui interroge sur le niveau d’engagement envers l’Ukraine à long terme. En effet, il semble probable que les efforts européens visant à trouver un moyen de mettre fin au conflit sur des bases relativement favorables à l’Ukraine vont s’accélérer face à l’éventualité que Donald Trump, qui n’est pas un grand soutien de l’Ukraine, soit réélu à la présidence des États-Unis en novembre prochain.
Les nations alliées de la Russie et le président chinois Xi pourraient aussi accentuer la pression sur Poutine pour inciter ce dernier à conclure un accord avec l’Ukraine. Il convient toutefois de noter à quel point la Chine s’est employée à ne pas exaspérer les États-Unis en apportant un soutien militaire manifeste à la Russie. Il existe néanmoins des preuves que du matériel est fourni par des voies détournées, mais sans commune mesure avec les promesses de Xi d’un « partenariat sans limites » en 2022.
Malgré tout, même si des pourparlers commencent, les progrès seront probablement lents et tortueux vu le degré d’hostilité entre les deux parties. Tout cela pour dire que toute réduction concrète des sanctions occidentales contre la Russie sera extrêmement improbable en 2024.
Il ne fait guère de doute que le régime de Pyongyang persistera dans sa politique de défi et de confrontation, encouragé par ses relations toujours plus étroites avec la Russie. Il existe toujours un risque que la Corée du Nord aille trop loin en tirant un missile balistique dans l’espace aérien japonais, en abattant un avion de surveillance occidental ou en procédant à un nouvel essai nucléaire. Un accord de coopération militaire et économique plus étroit avec la Russie pourrait également déclencher une réaction sévère des États-Unis, même si, là encore, la marge de manœuvre pour procéder à des désignations supplémentaires est plutôt limitée.
Néanmoins, Pyongyang étant devenu expert dans l’art de danser sur le fil du rasoir, il est probable que le régime nord-coréen évitera de lancer des actions pouvant lui compliquer encore plus l’existence. Malgré ses liens resserrés avec la Russie, la Corée du Nord est consciente qu’il y a des limites à ce que la Russie peut lui apporter tant que le régime russe continue de prétendre soutenir les sanctions du Conseil de sécurité des Nations Unies. L’attitude de la Chine sera cruciale pour la suite des événements concernant la Corée du Nord. En effet, la Chine s’est notamment offusquée des vols de surveillance occidentaux qui surveillent les transferts entre les navires au large des côtes coréennes, réagissant parfois au moyen de dangereuses interceptions aériennes. Mais elle insiste toujours sur le fait qu’elle soutient les sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies. En réponse aux allégations du G7 et de l’UE en juillet 2023 concernant sa piètre application des sanctions, le gouvernement chinois a insisté sur le fait qu’il appliquait « à la lettre » les sanctions de l’ONU. La Chine n’appréciera donc probablement pas que la Corée du Nord ou la Russie prennent des mesures qui mettraient le pays dans une position plus délicate vis-à-vis des États-Unis.
Début 2023, après la débâcle du ballon espion chinois, il fallait être un analyste courageux pour penser qu’à la fin de cette même année les relations entre la Chine et l’Occident seraient plus stables. Et pourtant, ce fut le cas.
Mais malgré des relations actuellement au beau fixe, plusieurs événements pourraient aller dans le sens d’une détérioration. En effet, si le nouveau président taïwanais, qui sera probablement l’actuel vice-président Lai Ching-te, adopte une approche hostile vis-à-vis de la Chine, Pékin pourrait réagir de manière agressive. De même, si la Russie est confrontée à un risque de défaite militaire en Ukraine, la Chine pourrait se sentir contrainte de lui apporter un soutien matériel manifeste, ce qui provoquerait quasiment à coup sûr une réaction occidentale d’envergure qui se solderait par de nouvelles sanctions, même face aux inquiétudes économiques des alliés des États-Unis dans la région Asie-Pacifique et en Europe. Cela pourrait enfin déclencher une contre-réaction économique majeure de la part de la Chine, voire un blocus ou une action militaire contre Taïwan.
Même si elle reste possible, cette issue ne semble pas probable. Malgré son nationalisme affiché, le président Xi a beaucoup à faire sur le plan intérieur. Et avec le limogeage de personnalités militaires majeures en 2023, il semble peu probable qu’il ait l’intention d’ordonner à l’Armée populaire de libération (APL) d’entrer en action en 2024.
Téléchargez notre feuille de route pour l'année à venir, élaborée à partir d'une enquête menée auprès de 600 responsables de la conformité.
TéléchargezPublié initialement 17 janvier 2024, mis à jour 25 janvier 2024
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